Prêt pour aller au bureau! – Leaving for the office! – Partindo para o escritório! – Ostavljanje za ured! – – دفتر کے لی…
Posted by Odilon Talbot on Wednesday, November 9, 2016
III‑ L`ADULTE
Sa mère assistait à sa graduation et son attention fut retenue par
son confrère, Yves. Ce détail le surprit compte tenu de sa propre
performance; récipiendaire du prix du ministre du Bien‑Etre social
et de la Jeunesse, Monsieur Bertrand et premier dans quatre matières
ainsi que deuxième dans quatre autres. Elle était possiblement plus
ambitieuse qu`il l`avait cru! Jacques avait cru déceler dans son
cheminement, sa progression intellectuelle une facilité accrue au
fur et à mesure que les années passaient. Peut‑être en raison d`une
plus grande concentration sur ses études ou une certaine facilité à
intégrer les connaissances acquises ou encore une soif croissante de
connaissance. Eventuellement, il devait observer un phénomène
semblable chez sa progéniture.
Son premier emploi d`été fut celui de bûcheron en compagnie de son
frère aîné, expérimenté et anxieux de l`aider à sa façon. Après
deux semaines d`ardus labeurs pour un étudiant de petite sature
physique, son frère jugea que les cent dollars gagnés chaque semaine
ne constituaient pas une rénumération satisfaisante compte tenu des
efforts consentis et en raison du peu de bois de coupe disponible.
Au moulin à papier de Baie‑Comeau, le préposé au personnel lui
offrit, en apparence froidement, un choix de deux emplois bien
rénumérés et syndiqués; transport du souffre à la brouette, brie et
transport de la pierre calcaire et nettoyage des planchers aux jets
d`eau pressurisée. Il réalisera que les confrères de travail
étaient expérimentés et respectaient un rythme raisonnable de
travail, comme le dit un vieil adage; « petit train va loin ».
Jacques poursuivit son travail une semaine après le début des cours
avec la permission de la direction du collège et il en profita pour
rencontrer les chimistes du moulin et leur emprunter la
documentation relative à un projet de fin d`étude traitant de la
fabrication du papier. Des travaux additionnels comme débardeur de
rouleaux de papier et de sacs de ciment lui permirent d`accumuler
des argents pour la prochaine année.
Suite à sa graduation en 1960, il travailla à l`arpentage requis
pour le déplacement des lignes téléphoniques en compagnie d`un
arpenteur originant d`un milieu nantis de la région, sympathique,
plaisant et connaissant. Même à cet âge, il crût grandir car une
rencontre fortuite avec son ancien préfet de discipline leur fit
réaliser qu`il avait physiquement grandi présumément à franchir
allégrement les clôtures des fermes. Il s`était également adressé à
l`université McGill suite à son cours collégial ainsi il aurait pu
terminer ses études universitaires de premier cycle en quatre ans.
Ils lui soulignèrent la faiblesse de ses connaissances de l`anglais
et ils l`encouragèrent à entreprendre d`abord une année préparatoire
en milieu anglophone.
Arrivé à Montréal, il rechercha une chambre double à proximité de
l`université en compagnie de son confrère du collégial, Yves Hébert.
A l`occasion, il observait des faisans, spécimens apparemment
disparus, se promenant aux abords de la montagne surtout aux
premières neiges. A Polytechnique, il fut accepté sans examen
d`admission ainsi que neuf autres gradués du même collège. Deux
d`entre eux seulement devaient devenir ingénieurs; les deux premiers
au collégial! Yves devint par la suite professeur à l`Université et
président de leur association. Un proche confrère jovial et
socialement fort, Ernest Bilodeau, devint géographe à Québec et
plusieurs confrères oeuvrèrent dans l`enseignement professionnel au
secondaire et au collégial. Avant les premiers examens
trimestriels, son frère, Emile, décéda dans un accident impliquant
sa plus jeune soeur. Il obtint au cours de la fin de semaine la
permission du directeur adjoint de l`Ecole de s`absenter aux
examens. Ainsi, l`examen semestriel revêtit une importance
particulière. Les résultats de la première année lui donnèrent la
satisfaction d`avoir obtenu les meilleurs résultats des dix
étudiants venus ensemble du Bas‑Saint‑Laurent. Ici, encore, il
avait demandé à compléter le cours de génie en quatre ans au lieu de
cinq mais sa demande avait été refusée. Au premier bal de l`année,
il rencontra une employée de la Croix‑Rouge plus âgée que lui à
l`occasion d`un « blind date » et ils ne se revirent pas. Durant deux
ans, il pratiqua l`escrime et le fleuret, en particulier, avec le
maître d`armes, M. Desjarlais, et poursuivit ses cours de natation.
Il joignit une équipe de quille organisée par un homonyme d`un maire
montréalais.
Jacques à sa troisième année de génie s`était lassé de l`étude
séduit et fasciné par les activités parascolaires au Centre social
de l`Université de Montréal, son lieu de résidence. Il s`impliqua
particulièrement dans l`organisation des activités sociales. Un
cours de cinq ans lui avait apparu très long et c`est pourquoi il
avait pensé le faire en quatre ans. Il dut reprendre courageusement
cette année car il avait subi trois échecs. Devant travailler l`été
pour défrayer ses études, il disposa de peu de temps à Arvida pour
préparer ses examens de reprise. Il avait loué une chambre chez les
parents d`une nombreuse famille sympathique. Il était difficile
d`approfondir des sujets en dehors du cadre universitaire.
Heureusement que les étudiants graduaient maintenant par matière
malgré les quelques avantages de l`ancienne méthode. Jacques avait
été élu directeur du comité des Activités sociales suite à son
implication soutenue. Il préférait ces activités sociales à ses
études. Malgré cet échec scolaire, Jacques appréciait l`expérience
et les connaissances sociétales acquises au cours de cette année.
De cette expérience, il retint, entre autres, qu`il possédait un
caractère assez entier, qu`il se consacrait à ce qu`il aimait le
plus, un peu comme tout le monde, qu`il était dangereux de diviser
ses énergies. Peu de confrères et de consoeurs de Polytechnique
étaient actifs au sein de comités ou d`activités à l`extérieur de
l`Ecole en raison des exigences académiques, de la nature des sujets
étudiés et du faible niveau d`intérêts suscités par les activités
agéumiques (AGEUM). De cette façon, il devait connaître assez bien
deux promotions de génie et officiellement appartenir à la plus
récente des deux promotions. De part, ses performances académiques,
sa personnalité et son sérieux, il croyait se mérité la
considération de ses consoeurs et de ses confrères.
Ainsi, sa troisième année universitaire se caractérisa par un
intérêt particulier pour les activités sociales et leur
organisation. Il se lia d`amitié avec un étudiant en droit des plus
sociables. Un copain actif aux Activités sociales devait jouer un
rôle‑clé dans l`instauration de la francophonie. Il fut l`objet
d`un article dans le Quartier Latin, un article intitulé « Scandale
chez les bourgeois ». Aux « Petit bal du samedi soir », une tenue de
ville était exigée et Jacques assisté de ses acolytes avaient refusé
l`admission à un étudiant pour cette raison. Jacques Girard, le
directeur de ce journal à ce moment l`avait encouragé à répondre.
La vie à la résidence des étudiants lui permit de connaître
plusieurs confrères de Polytechnique et de d`autres facultés dont
plusieurs résidaient hors de Montréal, soient les « orphelins du
centre social ». A ce moment, il connut deux étudiants en droit qui
devaient devenir des ministres québécois. Il visita irrégulièrement
ses tantes et cousins de Montréal dont l`un est aujourd`hui
procureur général adjoint dans une grande ville du Québec. Une
année durant, il loua une chambre chez des allemands et à ce moment
là, il avait une amie, institutrice originaire de Québec. L`année
suivante, un copain, Sylvio Lamaire, lui offrait de partager un
appartement. Cet ami était considéré et tenu en haute estime par
Jacques. Il était favorablement impressionné par le sérieux et la
fidélité de son plus grand ami qui devait obtenir son doctorat dans
une nouvelle spécialité du génie, le génie bio‑médical. Deux des
soeurs de Jacques venues demeurées à Montréal eurent l`occasion de
connaître ce copain cependant aucune d`elle ne s`y intéressa
sentimentalement. Le propriétaire de l`immeuble était également
propriétaire d`un chaîne de pâtisserie et souvent ses chiens
l`accompagnaient. La dernière année fut passée avec sa soeur,
Louise, infirmière et plus âgée de deux ans dans un logement
fraîchement meublé. Les nombreux liens amicaux établis avec les
confrères de classe en génie, en particulier, furent des plus
précieux tant sur le plan professionnel que personnel. On les
retrouve dans toutes les sphères de la vie économique québécoise et
ailleurs. A Polytechnique, il y avait des étudiants du Maroc, de la
Tunisie, du Liban, du Vietnam, de l`Algérie, de l`Egypte … qu`il
apprit à connaître et à apprécier. L`un d`eux devenu vice‑président
d`un multinationale devait lui fournir d`excellentes références
adressées à lui personnellement pour la poursuite de ses études au
niveau du doctorat. Il compléta son camp d`arpentage avec un
québécois italophone bien intégré au Québec qu`il côtoiera plus tard
à Varennes.
Lorsqu`à l`université, il vécut une expérience dont il tira de
sérieuses conclusions. Un homonyme avec qui il essayait de
s`entendre lui refusa son amitié. Après plusieurs démarches, il
conclut en l`existence d`antipathie naturelle qu`il ne faut pas
espérer vaincre. Possiblement que son homonyme retrouvait chez
Jacques quelques uns de ses traits personnels qu`il n`appréciait
pas, lui disait‑on! Il devait vivre une situation similaire dans
une association professionnelle plus tard et, comme par hasard, une
compagne, à qui Jacques avait décrit le petit dilemme, expliqua à
son confrère la situation qu`il vivait. Une facette de sa
personnalité qu`il avait très tôt découvert consistait au fait que
peu de gens, lui semblait‑il, l`approchait sans qu`il est établi au
préalable un contact personnel. Lui reconnaissait‑on une forte
personnalité? Avait‑il l`impression d`être peu influençable?
Généralement, les personnes approchées par Jacques réagissaient
positivement à ses démarches, à ses communications.
Jacques avait été séduit intellectuellement par une compagne de
classe très brillante, simple, jolie, diplomate, équilibrée, grande,
… L`image de cette femme‑ingénieur, ingénieure le motiva à
d`autres moments à favoriser les intérêts de celles‑ci pour le bien
de la profession. Celle‑ci enseigna dans une université de la côte
ouest du Canada et y poursuivit des recherches. D`autres confrères
masculins lui inspiraient aussi beaucoup de respect et le milieu
estudiantin s`avérait des plus stimulants professionnellement. Plus
tard, Jacques rêvait quelques fois d`implications sociétales
entourées de tels consoeurs et confrères.
Tout au cours des étés, il travailla à Toronto dans une usine de
métal en feuille afin de payer ses études et d`apprendre l`anglais
ce qui était relativement difficile et l`isolait de son milieu
culturel. La plupart des employés avaient, par exemple, un doigt
coupé par l`équipement, les machines‑outils malgré certaines mesures
de protection au travail. Heureusement, Jacques s`en tira sans
accident! Jacques suivit des cours d`anglais avec des immigrants
italiens, allemands et autres. Pour une seconde fois, il subit un
harcèlement sexuel léger (terme peu connu à cette époque) de la
part d`un superviseur allemand mais en tant qu`adulte il ne savait
pavoiser à ce sujet. Un de ses superviseur de nuit fut un hongrois
qui lui parla longuement de son pays. Jacques loga à Toronto,
d`abord, dans une famille allemande de qui il apprit quelques unes
de leurs coutumes et il dégusta leurs plats souvent nationaux. Il
se lia d`amitié avec un autre cambreur également allemand, étudiant
en architecture qui devait épouser la jeune et jolie fille blonde du
propriétaire. L`été suivant, il apprit qu`il en coûte quelques fois
d`aider un québécois peu sérieux (quasi‑itinérant) même pour une
nuit d`hébergement en termes de réputation auprès de sa logeuse,
portant le même nom que lui accepté tant en anglais qu`en français,
et de non‑remboursement d`un prêt de trente dollars. Il se
sensibilisera au comportement des québécois hors Québec et des
Ontariens.
Son moyen de transport de Montréal à Rimouski à Toronto et
vice‑versa au cours de ces années de vie étudiante était le « pouce »,
l`auto‑stop. Seulement aux Fêtes, il empruntait le train bondé de
passagers et presque toujours en retard de quelques heures.
Cependant, un Nöel au lieu d`emprunter le train, il voyagea de
Montréal à Rimouski en voiture avec un autre étudiant. La chaussée
était glacée et, à un moment donné, leur voiture descendait une
longue pente pendant qu`une autre arrivait en sens inverse.
Immédiatement après avoir dépassé cette voiture, leur véhicule
pivota de cent quatre‑vingt degrés et ils se retrouvèrent en
direction inverse. Si la voiture avait pivoté quelques secondes
plus tôt, la vie ou du moins l`état de santé de Jacques aurait pu
être altéré. Sa vie ou du moins son état de santé avait tenu à
quelques secondes du déroulement d`un événement fâcheux et
possiblement fatal. La vie ne tenait qu`à un fil aux dires de
certains cascadeurs et aux dires de Jacques également.
Amateur de films, il devait en visionner des centaines en français,
en anglais et plus tard en espagnol et en italien et même en
portugais. Sa futur compagne éventuellement devait être aussi une
amatrice de films cependant elle visionnait rarement les films sans
dormir une trentaine de minutes probablement en raison de ces
nombreuses activités et du haut niveaux d`énergies régulièrement
dépensées. De plus, elle devait séjourner également quelques étés à
Toronto pour apprendre l`anglais. Au cours d`un été, il augmenta sa
masse musculaire en respectant les instructions d`exercices
physiques exécutées seulement en utilisant le poids de son corps
comme tel. Cette méthode contribuait ainsi à améliorer l`apparence
et particulièrement le maintien physique.
Les autres étés furent passées à Arvida où il agit comme responsable
des plans d`une usine pilote dont le procédé s`avéra impraticable
et elle dut être démolie, à Montréal à titre de dessinateur et
d`étudiant‑ingénieur chez Bell où ses premières réactions
nationalistes francophones se manifestèrent. En tant que
dessinateur, il connut un ingénieur allemand des plus humains et
charmants. Il rencontra également les membres de sa petite famille.
Subséquemment, il fit fréquemment le nom de son patron dans la liste
des membres du conseil d`administration d`une importante entreprise.
De plus au Bell, il connut un français, Louis Dumais, un lyonnais
simple, pondéré, compétent, appréciant le Québec sans déférence
qu`il devait revoir à Paris lors de son séjour en Europe. Louis
oeuvra au sein d`une multinationale ayant d`importants intérêts ici.
Il devait être éventuellement des plus compréhensifs en tant qu`hôte
à Paris. Avant de partir pour l`Europe, Jacques travailla à Ville
Lasalle à la programmation. Cette été là, le camping était au
programme de même que le tennis à l`université ce qui lui permettait
de rencontrer des compagnes en plus de se conditionner physiquement.
A cette époque, il devait rencontrer une personne, Renée Thibodeau,
avec qui il correspondit durant son voyage d`études en Europe.
Durant ces années d`études, il se demanda souvent s`il était doué et
progressivement, il réalisa qu`il pouvait laborieusement, si
nécessaire, maîtriser beaucoup de matières. Son champ de
spécialisation avait été choisi de part les opportunités offertes,
comme bon nombre de québécois, sa famille n`ayant pas les moyens
financiers nécessaires à la poursuite d`études classiques ce qui lui
aurait permis de choisir plus librement sa profession. N`ayant
jamais été intéressé par la prêtrise, la possibilité de faire
défrayer ses études au séminaire ne fut jamais considérée. La
liberté de choix peut conduire à une meilleure acceptation de sa
profession. A tort ou à raison, Jacques croyait que les sujets
techniques représentaient des domaines exigeants. Pour y conserver,
maintenir, soutenir son attention, il devait fournir de sérieux
efforts. D`autres sujets auraient pu s`avérer plus faciles à
maîtriser. Il considérait ces études comme un défi.
Jacques, ses frères et ses soeurs furent heureux du retour de leur
père sous le toit familial. Il était plaisant de voir son père,
d`être avec lui après une si longue absence! Après plusieurs
années, il devait chuter, être hospitalisé et éventuellement
décédé.
Globalement, Jacques vécut plusieurs expériences amoureuses plus ou
moins importantes avec des institutrices, des infirmières et des
étudiantes à l`université. Les deux expériences marquantes
impliquèrent, d`abord, une institutrice de Québec et une professeure
poursuivant ses études à l`université. Cependant, il ne consuma pas
ses amours physiquement. Au bal de graduation, une élégante et
jolie compagne de la Rive‑Sud de Montréal l`accompagnait dans sa
longue robe blanche étroite découpant sa silouhette élancée dont le
haut était drapé d`un filet vert. Cette amie fit preuve de
gentillesse et d`une grande franchise à son égard ce qu`il apprécia
grandement.
A cette époque, un confrère de classe écrivit à son sujet le texte
suivant:
« On peut reconnaître notre ami par son rire facile et sa démarche
veloutée. Jovial, toujours et partout, tranquille et reposé à tout
instant, il voit la vie en rose dans la métropole. Il aime
fréquenter les réunions mondaines.
Comme sportif, c`est un athlète en retraite; on ne le voit jamais
courir; il semble tout de même sûr de se rendre au but.
Comme il aime faire des rencontres, échanger des idées, il s`occupa
d`activités sociales. Il organisa alors des cours de danse, un
petit bal, et des danses libres. Mais, c`est difficile de servir
deux maîtres et il dut abandonner ces activités pour mettre plus de
temps aux études.
Maintenant, notre ami semble intéressé par la direction des grandes
entreprises; c`est pourquoi il projette de faire un jour une maîtrise
en « Business Administration »; peut‑être qu`il ne veut pas continuer
à faire des calculs compliqués; peut‑être préfère‑t‑il les sommes
aux soustractions et aux sommations infinies. Nous te souhaitons
donc, cher ami, de réussir partout et toutes les responsabilités qui
te seront confiées. »
Pour sa part, Jacques rédigeait également d`un plume, d`une façon
familière les quelques lignes au sujet d`un confrère:
« Robert nous vient d`une région à proximité du Québec. Ce qui ne
l`empêche pas d`avoir la mentalité d`un vrai Québécois. Arrivé à
Poly en deuxième année, après avoir terminé brillamment son cours
classique, il n`eut jamais de difficulté à réussir ses examens (même
électrotechnique) accomplissant un travail constant.
Déjà depuis un an, Robert apprécie les avantages matrimoniaux.
Cette situation n`affecte en rien ses résultats académiques, au
contraire, elle constitue une motivation de plus à l`étude. D`une
humeur toujours gaie, Robert quoique n`étant pas de ceux qui font le
plus de tapage, est d`un contact agréable. Il saura sûrement
mériter la confiance de son employeur, étant ponctuel et toujours à
point.
A titre d`activités extra‑scolaires, il s`intéresse tout
particulièrement aux sports: natation, hockey, … Robert a toujours
été heureux de participer aux activités de classe.
L`an prochain, on le verra très probablement au volant d`une Volvo,
voiture alliant trois caractéristiques d`un intérêt particulier pour
Robert, soit: confort, endurance et économie.
Robert, ta préparation sérieuse et tes qualités personnelles te
vaudront sûrement le succès dans le domaine d`activités que tu as
choisi. Tes confrères te le souhaitent sincèrement.
Jacques »
Jacques se surprenait d`avoir utilisé l`expression « vrai Québécois »
aussi tôt que 1966 et surtout à l`endroit de quelqu`un originant de
l`extérieur du Québec.
A titre d`expérience à caractère racial, il se souvint d`avoir
traversé à pied un secteur noir de la ville de New York, Harlem,
pour se rendre plus rapidement à l`Université qu`il désirait
visiter. Chemin faisant, un employé de la Ville qui le rencontra,
lui offrit de le reconduire à l`extérieur de ce secteur à haut
risque de violence et de conflits. Dans certains secteurs de la
ville traversés en métro, il y rencontra une majorité noire et il
fut surpris de l`état déplorable du métro, un des plus malpropres
avec mille et un graffitis, qu`il aurait l`occasion de visiter et
d`utiliser.
Il dut renoncé à contre coeur à un emploi permanent des plus
intéressants et prometteurs chez Bell, un emploi mérité par sa
performance au cours de l`été précédent et ses résultats académiques
cependant il avait obtenu la bourse du Commonwealth, lui permettant
de poursuivre ses études en administration au Royaume‑Uni au niveau
du deuxième cycle universitaire. Fait à noter, on avait demander à
Jacques s`il comptait professer à Montréal ou à Rimouski avant de le
choisir comme boursier et il avait manifesté ses préférences pour
Montréal. Peut‑être que les antécédents familiaux; la maladie de
son père en particulier l`avait motivé à demeurer à Montréal après
ses études. Surtout, les opportunités d`emploi s`annonçaient plus
nombreuses et plus brillantes à Montréal. Il lui semblait plus
normal de poursuivre sa vie dans la métropole. Le représentant de
la compagnie auprès des universités lui avait demandé les noms de
confrères qu`il jugeait professionnellement intéressants compte tenu
des exigences du Bell. Jacques avait été flatté de ce geste de
confiance. Le British Council veilla rigoureusement à
l`organisation de son voyage en paquebot à Londres et ensuite à
Birmingham, lieu de ses études où il retrouva un ancien professeur
de Polytechnique sympathique et communicatif ainsi qu`un confrère de
classe, son président de promotion, charmant garçon, généreux et
jovial. Cette expérience en Europe devait lui aider éventuellement
à comprendre la nature des liens unissant les nouveaux arrivants au
Québec.
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