II‑ L`ADOLESCENT
La vie d`un adolescent comportait des bouleversements majeurs aux
plans physique, moral, intellectuel, … Délaisser progressivement
la chaleur maternelle, les attentions, les soins maternelles en
faveur d`une affirmation croissante à l`extérieur de la maison, chez
des voisins, à l`école, dans des activités collectives ou
individuelles requérant un degré d`autonomie accrue. Non seulement
les bras maternelles l`accueillaient; apparemment, une de ses soeurs
aînées aimait bercé, gâté Jacques ce que lui reprochait une autre
soeur considérant que ce n`était pas souhaitable pour
l`épanouissement de Jacques. L`observation et le vécu de nombreux
phénomènes physiologiques quelques fois bouleversants et
graduellement assumés, l`apprentissage et l`exécution de multiples
tâches, d`activités de plus en plus valorisantes, utiles à
l`entourage; par exemple, préparation des « ondins » de foin avec le
râteau tiré par le cheval, amoncellement de foin en tas ou
« valoches », fauchage, attelage des chevaux, etc. se poursuivaient à
un rythme accéléré. Des loisirs étaient grandement appréciés après
la réalisation de travaux utilitaires. Même les activités de
détente telles les excursions en forêt comportaient un volet
utilitaire comme la chasse, la pêche, … La vie scolaire occupait
une place significative au stage de l`adolescence cependant son
monde englobait également moultes activités intéressantes,
captivantes doublées de d`autres plus laborieuses. L`affirmation
personnelle face à des soeurs, des frères, des voisins, des
confrères de classe s`amorçait catégoriquement. Souvent, les gens
se demandaient à l`âge adulte s`ils avaient vécu une enfance et une
adolescence heureuses. Jacques pouvait répondre affirmativement
malgré les contraintes matérielles et l`absence du père, surtout
l`absence du père.
1‑ L`adolescent comme tel
Que dire du début de ses études secondaires effectuées à l`école du
rang sous la bienveillante direction de l`institutrice qui accepta
presque bénévolement cet étudiant dans son école primaire.
L`admiration vouée à ce professeure et le fait d`être le seul
étudiant de niveau secondaire constituaient des éléments de
motivation à la réussite de ses études. De plus, il ne désirait pas
travailler dans les chantiers comme ses frères avaient dû le faire
au début de leur carrière. Il participa en tant qu`acteur‑amateur à
une pièce de théâtre montée aux profits d`un mouvement humanitaire
et présentée à la salle paroissiale. En fait, il jouait le rôle
d`un homonyme alcoolique qui devait éventuellement se départir de
cette fâcheuse habitude. Il assista à un premier programme
cinématographique dans la salle paroissiale au coût de vingt‑cinq
cents, il s`agissait d`un film de Tarzan. Quel ravissement de voir
cette nature sauvage! Jacques se souvenait d`avoir vu la télévision
pour la première fois chez un voisin de l`école, quelques mois avant
que l`on en fasse l`acquisition à la maison. Fait anodin quand même
important à ses yeux, quelques fois à l`église, il était incommodé
et il devait sorti pour éviter de perdre connaissance. Affaissé dans
le froid corridor externe de l`église, il se remettait, reprenait
ses couleurs. Peut‑être était‑il impressionné par la foule, par les
cérémonies religieuses et il se questionnait au sujet de leurs sens,
leurs interprétations, leurs significations, …
Sa mère était, près de l`église, des prêtres. Un notable de la
paroisse, le docteur, dit d`elle qu`elle était une « rongeuse de
balustre ». Chef de famille, elle ressentait, pensait Jacques, le
besoin de partager ses soucis avec des gens connaissants,
disponibles et impartiaux et aussi de solliciter leurs conseils.
Dévote à Saint‑Joseph en particulier et croyante, elle put traverser
de nombreuse épreuves et vécut pour sa famille. Se faisant, elle
s`était méritée une excellente réputation qu`elle voulait partager
avec ses filles et ses garçons. Que d`heures passées à discuter
moral en famille! Les débats étaient habituellement initiés et
animés par sa mère. C`est ainsi qu`elle transmit ses valeurs en
joignant le geste à la parole. Elle sut, malgré ses principes,
continuer à aimer ses enfants même lorsqu`ils s`éloignaient du
chemin qu`elle jugeait souhaitable, préférable humainement et
religieusement. Jacques se souvenait qu`elle leur répétait que le
sommeil d`avant minuit était meilleur, plus récupérateur que celui
d`après. Plus vieux, Jacques aimait travailler tard la nuit
lorqu`il n`avait pas d`obligations ou d`activités prévues le
lendemain, alors il se sentait plus créatif et attentif. Un hiver,
son frère, François, s`était confectionné une paire de ski et il la
vendit soixante‑quinze sous à une connaissance. Jacques était
désireux de posséder ces skis malheureusement il ne disposait pas de
cette somme. Il dut s`en priver et n`en pleura pas moins quelques
minutes à l`arrière du poêle, de la cuisinière essayant d`ébranler
sa mère qui avait d`autres priorités et, de plus, il était juste que
son frère dispose de ses skis et Jacques, fondamentalement, le
comprenait malgré tout il espérait quand même! Il retint comme
leçon que l`on ne peut tout obtenir quelques soient nos moyens et
cela à bas âge. Lorsque son fils lui fera de multiples demandes,
plus tard, il se souviendra de cette époque et il lui en fera
part.
Son éducation sexuelle fut assumée par ses frères, surtout, Emile.
Cette situation, à ses yeux, était fort acceptable dans une grande
famille lorsqu`une femme en assumait la direction. Elle laissait
beaucoup de latitude à ses enfants réalisant qu`ils devaient se
prendre en main à la fin de leurs études et se développer à partir
des valeurs et des principes qu`elle leur avait inculqués. Il
existait un climat d`entraide dans la famille; chacun connaissant
ses forces et ses faiblesses, ils essayaient de s`aider
mutuellement. Une seule anecdote que Jacques pouvait mentionner au
sujet du sexe était la vue conjointe ou simultanée par sa mère et
lui de moutons faisant l`amour. Elle se contenta de sourire à titre
de réaction ou d`explication. Plus tard, à l`apogée de sa vie, elle
admit que les organes génitaux vieillissaient moins rapidement que
d`autres et il se rappela cette remarque suite à la lecture de
similaires observations dans une revue, se rappelait‑il vaguement.
Une vieille route sise à un mille de la résidence était un endroit
propice à la chasse. Elle traversait une forêt assez vaste où
fréquemment des perdrix et des lièvres pouvaient y être observés et
chassés. A l`automne, Jacques avait accompagné un frère à la chasse
plutôt sportive à l`écureuil à la carabine de calibre 22.
L`érablière sur la côte à proximité de la vieille route était un
refuge pour les écureuils et ils étaient très audibles et visibles
surtout après la chute des feuilles.
Au cours de quelques saisons estivales, le frère aîné vendit des
fruits et légumes en milieu rural. Son commerce souffrit d`un
problème assez courant, soit le crédit. Etant généreux de nature,
il avait de la difficulté à se faire payer les comptes en
souffrance. De plus, lors du décès d`un voisin, il avait avancé
l`argent à la veuve pour enterrer son mari, un trappeur de
profession. Une vingtaine d`années, après, la veuve fut heureuse de
rembourser ce millier de dollars empruntés sans lui remettre aucun
intérêt. Il fut surpris et heureux de ce geste alors qu`il
n`espérait plus aucun remboursement.
Au niveau secondaire, les confrères de classe de sa soeur, Louise,
pourtant brillants, la considéraient comme géniale, toujours
première. En d`autres milieux familiaux, elle aurait sûrement
complété brillamment des études universitaires. Elle était
consciente de ses facilités d`apprentissage toutefois elle ne
manifestait aucun signe de suffisance. Ses autres soeurs
performaient aussi très bien dans le domaine académique, entre
autres. Ultérieurement lorsqu`à l`université, il voyait des
consoeurs réussir et il se disait que ses soeurs auraient
possiblement pu en faire autant.
La grande soeur institutrice faisant preuve d`un grand souci
d`impartialité face aux élèves de ses classes surtout en présence de
membres de sa propre famille. A certains égards, Jacques s`était
senti plus apprécié par d`autres professeures et professeurs que par
sa soeur. Peut‑être, était‑il plus motivé face à des étrangers
comme l`on disait couramment.
L`adolescent vécu une migration vers un village voisin et dû
délaisser cette petite ferme peu exploitée au cours des dernières
années alors que les frères et les soeurs travaillaient déjà
ailleurs. La ferme fut vendue au voisin et Jacques y avait laissé
ses lapins en liberté depuis un an dans la grange où ils se
traçaient des tunnels dans le foin. Il se retrouva avec sa mère et
ses soeurs dans un nouveau milieu généralement accueillant, un
village de l`arrière‑pays. Un premier appartement loué servit de
domicile et l`école secondaire lui assura une meilleure compétition
académique. Un professeur dévoué et dédié à sa profession y
dispensait un enseignement de qualité. Ce professeur devait
quelques années plus tard lui offrir de l`aider à défrayer ses
études universitaires; offre qu`il refusera non sans avoir apprécié
ce geste traduisant bien la générosité et la grandeur d`âme de cet
éducateur.
Une solide amitié s`établit avec un confrère qu`il retrouvera au
niveau collégial. Un autre confrère de classe deviendra un chanteur
populaire connu au Québec. Les jeux durant les périodes de repos
étaient prisés par Jacques. C`est à cet endroit qu`il crut avoir
connu pour la première fois du harcèlement sexuel fait
discrètement. Il se souvint longtemps d`une gageure avec un parent
du premier de classe, Robert Cloutier. Ce parent eut à débourser
vingt‑cinq sous car Jacques s`était classé premier le mois suivant
la gageure comme par
hasard.
François, un frère plus âgé, poursuivit ses études par
correspondance en mécanique ce qui devait lui permettre une carrière
en ce domaine sur la Côte‑Nord. D`ailleurs, il connut à ce moment
celle qui devait être son épouse, une perle alliant personnalité,
sérieux et attrait physique.
Le prochain déménagement l`amena au village de sa paroisse natale,
endroit de prédilection de sa mère, loin du rang, de la terre
partiellement défrichée et peu drainée où les gels précoces
automnaux réduisaient considérablement les rendements de la culture
tant maraîcher qu`agricole. Au cours de l`été, il démolit, pièce
par pièce, une ancienne écurie sise sur le terrain de la résidence
familiale où éventuellement son frère, Emile, devait y construire sa
maison et y demeurer avec son épouse jusqu`à son décès accidentel.
Parfois, Jacques réparait les appareils ménagers. C`est à ce moment
qu`il se rendit pour un an à une ville presque côtière pour y
poursuivre ses études à l`Ecole d`Arts et Métiers et y demeurer chez
sa soeur, Hélène, récemment mariée et suffisamment généreuse pour
l`accueillir presque bénévolement. Que d`abnégation pour ce jeune
couple même si Jacques se faisait obéissant, studieux et discret!
Cette soeur l`appelait affectueusement Ti‑J, un diminutif de
Ti‑Jacques et de Jacques. Plus grand, il lui suggéra de l`appeler
Jacques et elle acquiesça gentillement à sa suggestion, sa demande.
Jouissant comparativement d`une bonne préparation académique et
étant dédié à ses études, Jacques devait décrocher les principaux
prix, les plus chers qu`il recevra de sa vie académique, à la fin de
l`année avec une moyenne de dix pour-cent supérieure au deuxième. Le
père‑curé, grand ami de sa soeur assista à la distribution des prix.
La secrétaire administrative l`encouragea à poursuivre de préférence
ses études au niveau collégial dans une ville voisine, la capitale
régionale. Il se fixa comme objectif ou condition de compléter son
cours en trois ans au lieu de quatre afin de compenser pour cette
année à l`Ecole d`Arts et Métiers. Sa mère répétait souvent que
l`instruction était une valeur plus sûre que l`argent. Jacques fut
convaincu du bien‑fondé de cette assertion lorsqu`il vit des
entrepreneurs généraux se déclarer en faillite suite à des
changements ou des renversements de partis politiques québécois et
fédéraux altérants les rapports de forces au niveau municipal. Un
d`eux alla même jusqu`a se suicider.
Durant cette période, son frère, menuisier et plus vieux de quatre
ans, commença à fréquenter sa future épouse, Alberte, une jeune
fille à l`esprit jeune et rafraîchissant et d`un physique agréable.
Au sujet de ce frère, il a souvent pensé, qu`après avoir obtenu dans
un premier temps son certificat de septième année, suite à une
huitième année faite sérieusement, que ce certificat d`étude
primaire lui fut enlevé par la religieuse et donné à un autre
étudiant dont les parents pouvaient, semble‑il, mieux appuyer
financièrement dans la poursuite de ses études, faire son cours
classique. Son professeur expérimenté et de très petite taille
(nain) était malencontreusement parti en vacances. Jacques aurait
aimé vérifier les dossiers du ministère de l`Education à ce sujet.
Ce grand frère lui offrit l`exemple d`un travailleur assidu et
responsable sachant administrer intelligemment ses affaires en
respectant ses moyens financiers. Jacques considérait que ses
parents étaient chanceux d`avoir un fils qui les visitaient
régulièrement. Sa mère les seconda également admirablement et
elle s`ennuya de ses enfants résidants à Montréal et dans d`autres
régions du Québec.
La vie familiale était enrichie par la présence de soeurs aînées
mariées à des hommes serviables, disponibles et généreux. Jacques
amusait ses nombreux neveux et nièces qui, maintenant, sont des
adultes. Plusieurs années plus tard, il reçut la visite de l`un
d`eux venu à Montréal entouré de sa jeune famille. Il devait
conserver une sculpture sur bois de l`un deux. Une de ses nièces
était une vraie force de la nature brillante et chaleureuse.
On retrouva Jacques, l`année suivante, pensionnaire au séminaire et
accepté en deuxième année du cours collégial. Il y rencontra son
copain du village d`arrière‑pays au physique robuste et au caractère
apparemment difficile sinon coriace et qui, sous ces dehors,
cachait un coeur d`or et faisait preuve d`une grande loyauté, d`une
franchise manifeste doublée d`un humour plaisamment sarcastique.
Notre adolescent se consacra à ses études, aux activités sportives
et parascolaires. La discipline était acceptée naturellement, les
surveillants n`avaient qu`à l`avertir visuellement pour le rappeler
à l`ordre et il se méritera un prix pour dévouement au service du
culte ayant, entre autres, participer à la mise sur pied de cours
d`art oratoire où l`un des exercices pratiques consistait en des
lectures lors des offices religieux. Ainsi, l`art oratoire fut
placé au service du culte. Le printemps et l`automne, il jouait au
ballon‑volant. Jacques se rappelait quelques fois, un geste
malheureux mais nécessaire, croyait‑il! Il côtoya un haïtien gentil
qui lui jouait dans les cheveux à chaque rencontre. Il s`entendait
bien avec ce jeune homme sauf sur ce point et Jacques l`avertit à
deux reprises de ne pas lui jouer dans les cheveux. A la troisième
occasion, Jacques le gifla doucement et symboliquement au visage et
se fut la fin de cette amitié. Il aimait les haïtiens, les premiers
représentants de la race noire qu`il rencontrait et qu`il trouvait
doux et pacifiques. Un des haïtiens était un athlète consommé et il
était plaisant de l`observer. Jacques fut aussi juge à la boxe
amateur au collège. De plus, il contribua à organiser et il suivit
des cours de philosophie donnés par un des prêtes affectés à
l`encadrement des étudiants. Afin de réduire ses dépenses
académiques, il apprit la dactylographie à l`aide d`une méthode
préalablement à la rédaction de sa thèse de fin d`étude.
Progressivement, une saine compétition pour le premier rang
académique s`installa entre lui et un confrère, Yves Hébert. Ce
copain intéressé particulièrement aux techniques s`avérait un gentil
et doué compétiteur. Il le retrouvera ultérieurement à l`université
où ils partageront un petit logement. Sa mère l`avait prévenu que
les Laberge se donnaient à leur travail souvent jusqu`à épuisement
et, plus tard, Jacques devait transmettre cette information à son
fils.
Dès la vingtaine, il croyait souffrir de calvitie cependant au cours
des années qui suivirent ce danger se dissipa. Et non! Si la vie
lui était prêtée assez longtemps, il pourrait peigner, admirer ses
cheveux gris et blancs.
Des liens amicaux et cordiaux ont été établis au cours de ces quatre
années de pensionnat et vingt ans plus tard, c`est avec émotions
qu`il reconnaîtra, certains de ses amis, de ses confrères au premier
coup d`oeil et plusieurs autres après avoir renoué connaissance
lors d`un conventum tenu dans une ville du Bas‑Saint‑Laurent. A
quatre par chambre, ils avaient appris rapidement à se familiariser
avec les habitudes, le caractère et les goûts de chacun. A cette
occasion, il revit également son ami géographe et démographe ainsi
que son copain, professeur à l`université. On insista pour
l`inclure dans le comité organisateur du prochain conventum.
2‑ La famille en bref
Voici un bref signalement de ses frères et de ses soeurs:
Etienne demeura célibataire ayant agit officieusement comme le
remplaçant du père en son absence. Ce rôle ne lui permit pas de
s`épanouir en tant qu`homme au point de vue de Jacques. Ce frère
était un modèle de droiture et il était particulièrement doué
physiquement et intellectuellement. Il séjourna plusieurs années en
Colombie Britannique et au Yukon.
Richard devait décédé dans un accident de motocyclette. Il était
sportif et sociable, lui avait‑on dit! Fait anodin, presque tous
les membres de la famille devait utiliser ses skis neufs des années
et des années durant. Jacques ne le connut pas.
Solange, à ses yeux, était une mère de famille québécoise typique
avec sa famille de dix enfants ayant vécu d`abord avec son
beau‑père, ses beaux‑frères et ses belles‑soeurs et aussi le décès
de son beau‑père à la maison. Toujours accueillante, elle recevait
pour les Fêtes l`importante famille comme n`aurait pu mieux le faire
le gérant d`un hôtel avec des plats québécois dont les recettes
étaient transmises de mères en filles. Son mari animé d`un fort
esprit de famille était un menuisier et un ébéniste qui devint un
entrepreneur et initia ses garçons à ses activités. Il mourut alors
que son plus vieux garçon n`avait pas terminé ses études et que ses
deux filles aînées se destinaient à l`enseignement.
Claire, de part d`anciennes photos, était féminine, jolie et
coquette. Elle se maria et eut deux garçons brillants. Jacques
bénéficia de leur accueil familial lorsqu`il occupa un emploi d`été
en arpentage.
Pierrette que Jacques apprît à connaître alors qu`elle et sa famille
de huit enfants laissèrent la Côte Nord. Il découvrit une jolie
femme chaleureuse. Son mari avait été directeur de la distribution
d`un breuvage populaire. Plusieurs de ses enfants devinrent
comptable, ingénieur, …
Thérèse, d`une nature généreuse fut la seule des aînés à poursuivre
des études (en pédagogie) avec l`aide financière de son frère,
Richard. Elle eut un fils et poursuivit des études en sciences
sociales. Au mariage de Jacques et de Suzie, elle agissait comme
témoin à Jacques.
Hélène mariée et mère de deux garçons et d`une fille fut
admirablement secondée par un mari fort socialement et généreux.
Ses deux garçons acquirent une formation universitaire en théologie
tandis que leur soeur devint chef de laboratoire.
Emile eut de légers problèmes de santé (hernie) à son adolescence,
dirent‑ils à Jacques. Il se maria et mourut accidentellement. Il
était un excellent chasseur.
François, sensible et généreux poursuivi des cours par
correspondance, se maria, travailla sur le Côte‑Nord. Ils eurent
cinq enfants dont un garçon. Ses filles excellèrent en natation,
patinage artistique, … et elles poursuivirent des études
universitaires et collégiales. L`une d`elle était la filleule de
Jacques et de Suzie, son épouse.
Jean‑Louis excella dans les travaux de construction ce qui lui
permit de subvenir aux besoins de sa famille de trois enfants, un
garçon et deux filles. Sa résidence côtoyait la mer.
Louise, intelligente se maria à un français et ils eurent deux
filles. Elle travailla comme enseignante et infirmière. Son époux
oeuvrait à titre de spécialiste en avionnerie et faisait preuve de
leadership.
Jacques est le personnage central de ce récit.
Martine, coquette et pratique enseigna et se maria à un suisse
allemand et ils eurent un garçon.
Roberte, chaleureuse et généreuse devint infirmière et elle se maria
à un charmant garçon de Québec. Ils n`eurent pas d`enfants
cependant ils aimaient les animaux. Elle était la marraine de
Simon. Son mari avait agi comme témoin à Jacques au mariage de
celui‑ci.
Deux lettres reçues la même année par Jacques témoignaient de la
chaleur et de la sincérité des liens unissant les membres de cette
famille. Voici, la première:
» Rimouski, le ….
Cher frère,
Je viens te dire un « grand » merci pour ton empressement à répondre à
ma demande d`aide. J`en suis profondément touchée. Dès que j`aurai
vendu ma voiture, je te rembourserai.
Je suis heureuse d`apprendre que, Suzie et toi, vous vous entendiez
bien. La vie est plus agréable ainsi.
Maman a passé une semaine chez Roberte. Ce qui lui a permis une
semaine de repos. Roberte était fatiguée et un peu nerveuse. C`est
possible qu`elle soit enceinte.
Veux‑tu dire à Martine que je suis allée au bureau d`Education
Permanente pour son bulletin. Je leur ai donné son adresse; elle
devrait avoir une réponse prochainement. Si l`on retarde qu`elle me
le dise.
Ici, ça va … Le travail se fait pressant. Je réussis bien. J`ai
eu de la misère avec la grippe. Maintenant, je me porte à
merveille. Je ne sors plus avec Silvio. Les fins de semaine sont
plus longues mais ça passe …
A la maison, c`est la même routine. La vie est toujours « au
ralenti ».
Merci encore, et beaucoup de joie, succès en tout! Bonne chance!
Au plaisir de te revoir aux Fêtes.
Bonjour!
Thérèse. »
Une autre missive qui témoigne de la cordialité familiale entre
Jacques et ses proches est la suivante:
» Saint‑Angel de Mérici, le …
Bonjour,
Cher frère! Voilà, je m`assoie et je prends le temps de te
remercier pour ta gentillesse lors de notre passage chez toi.
J`ai toujours remis cela! En arrivant, j`ai repris mon ouvrage, le
ménage mais je me dis « il y a une limite ».
J`espère que ta santé est bien, ainsi que le quotidien, le travail.
Clermont était très content, satisfait de son voyage; d`avoir vu le
jardin botanique et les enfants en parlent encore. Un gros merci!
François est arrivé pour un mois, samedi 5.
Je sais que tes vacances approchent, nous espérons que tu descendes
dans notre coin de pays. Cela nous ferait plaisir à tous.
Cette semaine, Clermont veut faire son voyage annuel à la basilique
Sainte‑Anne. Moi, je suis un peu rétisante et il va falloir que je
prépare les enfants et effectue rapidement le
voyage.
Amitiés de Clermont et des enfants!
Au plaisir de se rencontrer, j`espère!
Merci pour ta gentillesse! Becs!
Hélène. »
Evidemment, le climat familial n`était pas toujours au beau fixe
mais ces deux lettres conservées par Jacques traduisaient l`essence
profonde des communications parfois exprimée selon des styles et des
niveaux de langages différents.
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